[Gabon]Projet de digitalisation de l’administration publique : une convoitise de trop pour le gouvernement ?
C’est ce qui a été annoncé ce mercredi 12 février 2020 par le gouvernement gabonais représenté par le ministre de la Fonction publique, Madeleine Berre en remplacement de son collègue Anicet Mboumbou Miyakou empêché, lors de la présentation du projet de digitalisation de l’administration gabonaise à l’Union européenne, son partenaire incontournable. Objectif : solliciter un accompagnement financier de ce dernier.
Tenue hier au ministère de la communication, l’assise qui a réuni les deux partenaires planchait sur une prise de contact avec la Banque européenne d’investissement qui accompagne le Gabon dans le développement du secteur du numérique depuis plusieurs années. Au cours de cette réunion, il s’agissait en effet de présenter sommairement un certain nombre de projets qui doivent être développé au sein des départements ministériels dont le plus important est l’E-gouvernement, c’est-à-dire la digitalisation des services de l’administration qui va intégrer les aspects fonciers, les taxes et la fiscalité.
Cette approche va selon le membre du gouvernement assainir les fichiers de l’administration et la rendre plus efficace et efficiente toute chose qui permettra par exemple à la fonction publique de mieux gérer les effectifs pléthoriques qui la composent. « Au niveau de la fonction publique, il est très important de penser à la digitalisation d’un certain nombre de services publics. En terme d’effectifs, on a près de cent mille fonctionnaires. Donc pour pouvoir gérer ces effectifs, il est important de mettre en place des outils informatiques qui permettent de traiter ce personnel avec beaucoup plus d’efficacité » a déclaré Abaga Abessolo Michel, DG du département réseaux numérique du Gabon.
L’autre apport de ce projet reste celui de faciliter les interactions entre les différents services du gouvernement et en même temps de faciliter et simplifier la vie des citoyens en faisant de manière plus simple les transactions et interactions avec le gouvernement et les autres ministères. « On aura plus besoin de se déplacer pour faire une transaction juste avec la connexion internet et le tour est joué », va ajouter Abessolo.
Si ce projet d’envergure qui repose essentiellement sur la fluidité de la connexion internet haut débit semble vivant, le membre du gouvernement est convaincu qu’il reste aussi viable, car le Gabon vient de se doter d’un système de construction de la fibre optique depuis plus de 5 ans. Sauf que cette fibre optique qui est le poumon dudit projet reste encore à l’état embryonnaire car ne couvrant pas encore tout le territoire national. Du coup, on se demande bien si la digitalisation de l’administration publique est une solution de l’heure ou une simple convoitise de trop.
Toutefois, ce projet tel qu’il a été conçu, est accueilli favorablement par la partie européenne chapeautée par le représentant régional de la Banque européenne d’investissement, Nikolaos Milianitis, qui y voit un projet porteur d’espoir pour le Gabon : « Nous avons une longue expérience sur le numérique. On a aidé pas mal de pays en Afrique et dans le monde. Nous souhaitons apporter notre expertise au Gabon ainsi que des ressources financières nécessaires pour réaliser ce projet », a-t-il dit.