[Gabon]Réhabilitation d’Ali Akbar Onanga : l’héritage de BLA en démolition 

Exclu le 1er août dernier des rangs du parti démocratique gabonais (PDG), pour son post contre l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo  Ondimba, Bruce Laccruche Alihanga, l’ex-député du premier siège du département de Lekoni-Lekori, Ali Akbar Onanga Y’obegue a été réhabilité le 4 mars dernier.   

Même si le communiqué de la commission de discipline, toute honte bue, passe sous silence, les détails de cette réhabilitation, dans les chaumières de Libreville, et même dans son fief d’Akieni, cette décision est interprétée comme le juste rétablissement d’un militant dont le seul crime avait été d’avoir écrit sur son poste Facebook qu’Eric Dodo Bounguenza en tant que Secrétaire général du PDG, était le seul « représentant statutaire du président du parti », Ali Bongo Ondimba.

Implicitement, ces propos remettaient en cause, la tournée républicaine entreprise dans la province du Haut-Ogooué par le directeur de cabinet d’alors du président Ali Bongo. Mais très vite, dans la foulée, sans aucune autre forme de procès, la commission de discipline du parti démocratique gabonais avait, le soir même de son post, prononcé son exclusion, estimant que cette déclaration « tendancieuse » était de nature à « semer la confusion » dans l’esprit des militants. 

La démolition 

En fait, cette réhabilitation vient donner du grain à moudre à tous ceux qui, à l’époque, avaient pensé que l’ex-directeur de cabinet présidentiel était, par sa position, le seul maître à bord du PDG et l’administration publique. Profitant d’un contexte de flottement dû à la maladie du président de la République, il décidait de tout, même au prix de l’arbitraire ou de l’illégalité, bien que certaines langues insinuent qu’il ne faisait que respecter les ordres.

Aujourd’hui, la conjoncture politique ayant changé avec sa détention à la prison centrale de Libreville dans le cadre de l’ « Opération Scorpion », toute son œuvre est désormais en passe de démolition. Et Ali Akbar Onanga, qui a profité de cette sorte de « reprise en main » des manettes de l’État par Ali Bongo, a réussi à rebattre toutes ses cartes dans les couloirs de la présidence de la République pour se remettre en scelle.

Enseignements 

Le principal enseignement est sans doute le rôle de figuration jouée par Eric Dodo Bounguenza en tant que Secrétaire général du parti. Lui qui avait validé une exclusion considérée comme « sans fondement » véritable. Et qui aujourd’hui se débine de manière aussi spectaculaire. Cette contradiction monumentale d’un chef vient absolument confirmer le trafic d’influence observé dans le parti, lorsqu’en septembre 2018, Dodo Bounguenza n’avait pu valider les candidatures de certains membres du bureau politique du PDG, au profit de certains néophytes imposés par les responsables de l’AJEV, la fameuse association des jeunes émergents volontaires. Alors qu’il vient d’être reconduit à son poste de Secrétaire du parti, nombreux s’accordent désormais sur un point, il aurait dû démissionner pour s’être déjugé à la face de l’opinion. 

CNN

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