[Gabon]Santé/Task Force : le grand fiasco
Le chef du gouvernement, Julien Nkoghé Békalé, est conscient des efforts consentis par l’État pour que les choses fonctionnement à merveille dans le secteur de la santé. Pourtant, les résultats ne sont toujours pas au rendez-vous des attentes des populations. Alors il demande aujourd’hui des comptes aux responsables sectoriels.
Pourquoi ça ne marche pas ?, c’est la grande question que s’est posée le Chef du gouvernement à l’occasion de la Task Force sur la santé organisée lundi 4 novembre 2019. Et comme lui, c’est la majorité écrasante des Gabonais qui s’aligne pour qu’il y ait un inventaire chirurgical des ressources de l’État qui sont englouties dans le secteur de la santé sans pour autant relever les défis de la santé publique.
Le Gabon pourrait même s’avérer l’un des meilleurs élèves dans la sous-région à avoir développé une infrastructure hospitalière de dernière génération avec tous ces CHU flambant neufs, qui manquent d’opérationnalité véritable.
« Il y a les hôpitaux, il y a les médecins, il y a les para médicaux, il y a l’argent, pourquoi ça ne marche pas ? ». Le Chef du gouvernement semble dire aux responsables de ce secteur que trop, c’est trop, car il est au courant des tares qui gangrènent au quotidien le secteur de la santé au niveau national. On parle bien entendu du conflit d’intérêt, qui est devenu au fil des années la règle d’or qui engraisse d’abord les médecins et les propriétaires des structures sanitaires dans le privé.
Par exemple, plusieurs malades ont été à bien des occasions détournés des centres hospitaliers de l’État (CHU), vers des cliniques privées au sein desquelles officiaient également les mêmes médecins. Une telle réalité, les porteurs du message sectoriel lors de la Task Force sur la santé, ont oublié de le signifier au Chef du gouvernement.
Sauf que, malheureusement pour eux, Julien Nkoghé Békalé n’est pas un novice en la matière, il semble même connaître ce dossier comme jamais. Morceaux choisis : « Vous avez philosophé jusqu’à sortir 192 milliards d’évaluations sur la protection sociale. On sait que l’argent qu’on met à la protection sociale ne va pas à ceux qu’il est destiné. Et on demande encore 192 milliards (…) ».
Là, la coupe est pleine et tout porte à croire qu’il y aura un tsunami dans ce secteur lors des prochains conseils des ministres, car on ne peut pas continuer avec ceux qui ont pris l’habitude de mal faire au profit de leurs intérêts personnels.
Mieux, le Chef du Gouvernement sait que 40 % de ce montant va pour des indemnités de salaires alors que plusieurs des praticiens dans ce secteur sont fonctionnaires.
En clair, julien Nkoghé Békalé sait que les responsables sectoriels ont présenté un diagnostic qui n’est pas au diapason des réalités dans la santé. Alors, il demande qu’on lui fasse des recommandations appropriées qu’il pourrait présenter au Chef de l’État. Une autre façon de dire que la récréation est terminé.
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21 septembre 2019