[Gabon]Société Civile : l’USAP fait le bilan d’une année délétère et austère.
Dans une déclaration récente, l’Union des syndicats de l’administration publique, parapublique et privée (Usap) est revenue sur une année de travail très marquante à bien des égards au moment du lancement de ses activités pour le compte de l’exercice 2020. Entre accidentés au travail, licenciements massifs se faisant en parallèle d’une vie chère, l’année 2019 sur le point de s’achever a fait montre d’un climat social délétère selon l’USAP.
L’année qui s’achève a été, pour les Travailleurs du Gabon, une période très difficile et cumulée d’incertitudes marquée par un climat social délétère et austère, consécutif, entre autres, à la vie chère, aux conflits sociaux, aux pertes d’emploi et aux licenciements pour motif économique, ajouté à cela, au grand nombre d’accidents de travail enregistrés surtout à l’intérieur même de la Zone Economique de NKOK. Une observation qui ne peut laisser l’USAP indifférente.
Face à cette dégradation continue des relations entre les Employeurs et les Travailleurs, cette confédération syndicale prend à témoin l’engagement du Premier ministre Chef du Gouvernement qui avait initié le 24 avril 2019 un dialogue social permanent avec pour objectif la prévention et le règlement des conflits de travail de manière pacifique. Un matérialisme dialectique qui devrait conduire à des reformes ou à une restructuration du Code du travail. Malheureusement, la mise en place de ce dialogue reste encore une vue de l’esprit, car se heurtant au refus de certains employeurs qui assimilent ce mode de gestion à de la cogestion qu’ils ne sont pas prêts d’accepter.
« Cette réalité des faits est encore plus patente au sein de la Zone Économique de Nkok », peut encore le constater l’USAP qui indique dans sa déclaration « les travailleurs en activité dans cette zone subissent un traitement inacceptable, voire inhumain, une condition d’asservissement inadmissible et insupportable : ils ne disposent d’aucun contrat de travail, sont rémunérés à la tâche, travaillent sans équipements de protection et sécurité… Ils sont donc exposés au quotidien aux maladies et accidents graves ».
Dans cette zone économique à régimes privilégiés, les cadences et les heures de travail sont aussi des plus contraignants et violent les dispositions du Code du Travail sans que les employés aient la moindre possibilité de se plaindre de leur condition d’exercice sous peine de licenciement. Une aliénation de l’homme par l’homme dans cette zone économique que l’USAP condamne farouchement et avec la dernière énergie.
Dans la même lancée, s’agissant du Code du Travail, l’USAP relève avec indignation que la révision de cet important instrument normatif en matière de travail et d’employabilité s’est faite sans la présence de l’ensemble des organisations des travailleurs. A la lumière des modifications introduites dans le nouveau projet de loi, on se rend donc compte que l’État, par ailleurs employeur, a pris fait et cause du patronat en précarisant, favorisant davantage l’assujettissement du travailleur puisque diluant l’autorité et l’influence de l’Inspecteur du travail. Toutes choses qui amènent l’USAP à rejeter ce projet de Loi qu’elle considère aliénant, inique et antinationaliste dans un pays où l’on a appris à dire « Gabon d’Abord ». Triste constat. Reste à savoir si le Parlement va faire un arbitrage de ce nouveau code du travail.