[Gabon]Société : la société gabonaise face à la dépénalisation de l’adultère
Depuis le 05 juin 2019, commettre un adultère n’est plus un délit punissable par la loi. Le code pénal autrefois une référence, a été réduit à la bonne volonté d’un parlement à dominance macho. L’association le salon de la femme informée de la situation, pose le débat de façon publique et interpelle la conscience collective devant une dérive qui a pour risque de ruiner les vertus du mariage et surtout de servir de mauvais exemple à la génération présente.
Incroyable mais vrai. Le Gabon appartient désormais au cercle très fermé des pays où le délit de l’adultère n’est plus punissable par la loi. Le fait est que cette décision du parlement gabonais a failli passer en silence, dès lors que sa conception n’a pas suscité des consultations impliquant les organisations de la société civile garante des valeurs sociétales.
L’association le Salon de la Femme ne pouvait rester indifférente à pareille pilule difficilement acceptable, et s’est constituée ce mercredi 11 mars en porte-voix d’une société gabonaise en perte d’identité. Car, comment comprendre qu’on n’en vienne à privilégier le mariage à l’adultère, un délit fortement condamnable par la loi depuis le 31 mai 1963 ?
Aujourd’hui avoir des relations hors mariage et avoir des enfants adultérins ne posent plus de problèmes au législateur gabonais. Comment est-ce possible en terre gabonaise, un pays régit par ailleurs par des valeurs coutumières qui ont toujours prohibé la dépravation des mœurs ?
« Nous-nous demandons encore s’il y a eu une enquête préliminaire sociologique avant d’en arriver à cette dépénalisation », s’est interrogée Sidonie Flore OWE, Présidente de l’association le Salon de la Femme.
Et de poursuivre « toutes les lois qui sont prises doivent permettre un renforcement de la cohésion sociale ». Toute chose contraire à cette loi qui vient pour diviser les couples unis par les liens du mariage. Que s’est-il passé au parlement ce jour-là, au moment de voter cette bombe sociale ? N’avions-nous pas d’autres priorités que de donner plus de libertés à des bombes sexuelles ambulantes ?
Aujourd’hui, on ne peut que redouter l’impact très négatif d’une telle mesure sur la société gabonaise et l’on pense que toute la société civile quel que soit son bord doit s’engager au côté du Salon de la Femme pour faire blocus à une telle mesure qui foule au pied le code civil en terre gabonaise.
Et comment ? Son élaboration a fait montre de fourberie parlementaire. Le grand public a manqué de communication jusqu’à cette sortie médiatique de l’association le Salon de la Femme qui interpelle les Gabonais de tous les bords à plus de vigilance. Que nous prépare-t-on ? Quel modèle de société voulons-nous léguer à nos enfants ?
Comprenez qu’avec la dépénalisation de l’adultère, le mariage perd de sa valeur sacrée et que peut-on à l’avenir attendre des jeunes en attente de se marier ? Rien. Qui oserait s’engager dans un acte de mariage qui ne va durer que le temps d’un premier adultère pour faire place au divorce ? Personne.
Alain Michel Mbinah