Plusieurs syndicats ont envahi l’esplanade du ministère de la fonction publique et sont venus prêter main forte au Syndicat national des agents de la fonction publique (Synafopra), qui demandait des comptes à la tutelle, sur une mise en application immédiate des résolutions court terme du Forum de la Fonction Publique. Ce qui passe pour le Directeur de Cabinet de Mme Berre, Cyrille Angoué, comme une action intempestive, infondée parce que ne prenant pas en compte le timing du gouvernement.

Le torchon brûle entre le Synafopra et le ministère de la fonction publique dirigé par Madeleine Berre. Les agents de la Fonction Publique regroupés au sein de ce mouvement syndical, sont, à l’instar des autres agents de la fonction publique, en attente d’une application des résolutions court terme du forum organisé par la tutelle en 2019 et qui avait énuméré au total 144 points pour réformer la fonction publique gabonaise.

Aussi, au sortir de ce forum, un agenda incluant des actions court, moyen et long terme furent retenu par les parties prenantes notamment par l’ensemble des mouvements syndicaux du pays.

Aujourd’hui, ce qui tourmente les esprits des membres du Synafopra, c’est le retard observé pour la mise en œuvre des premières résolutions contenues dans le court terme à savoir :

le paiement des rappels solde et ceux résultant du non-arrimage de la pension retraite au nouveau système de rémunération et paiement des rappels soldes des personnes admises à faire valoir leurs droits à la retraite.

– L’arrimage de la pension et rappels aux retraités.

– L’attribution des postes budgétaires et  matricules solde aux  sortants écoles, recrutements directs et aux  agents de la main d’œuvre non Permanente.

Mais ce qui peut paraître étonnant à ce jour, c’est de constater qu’alors que le délai incluant le court terme n’est pas encore échu, que les agents du  Synafopera demandent déjà profiter des mesures du court terme avant les autres agents de la fonction publique. « Nous estimons au ministère qu’il est vraiment injuste d’appréhender la situation de cette manière. On ne peut pas satisfaire les agents de notre département prioritairement, pendant que le reste des agents de la fonction publique attendent », a souligné Cyrille Angoué, directeur de cabinet de Madeleine Berre. Le siège de l’esplanade du ministère de la fonction publique par le Synafopra soutenu par d’autres syndicats du secteur ne s’explique vraisemblablement pas et apparaît disproportionné par rapport à l’existant.

Mieux, Madeleine Berre et les membres de son cabinet dont son directeur de cabinet, Cyrille Angoué, qui recevait la presse ce lundi 19 octobre 2020 pour un besoin de clarification, avaient reçus préalablement pour près de trois fois les membres du Synafopra afin de détendre l’atmosphère, après que ceux-ci aient déposé leur préavis de grève.

À toute fin utile, on ne peut occulter que Madeleine Berre et son équipe, ont déployé tous les moyens mis en leur faveur pour que le forum de la fonction publique ait lieu, et avec, les résolutions qui fondent aujourd’hui des lendemains meilleurs pour les travailleurs gabonais.

Maintenant, leur mise en orbite est une décision qui relève du gouvernement voir même du Chef de l’Etat qui a déjà donné son accord de principe. On pourrait aussi observer que le pays tout entier sort d’une année difficile marquée par la pandémie du Covid-19 qui a handicapé les prévisions du gouvernement dans bien des domaines.  Est-ce réaliste de demander au gouvernement désormais dirigé par Mme le Premier ministre Rose RAPONDA OSSOUKA, de fournir plus d’efforts financiers qu’il ne l’a déjà fait avec la gestion de la pandémie du Covid-19 : électricité gratuite, eau gratuite, transport gratuit et jusqu’alors, prise en charge des frais médicaux des Gabonais économiquement faibles, etc. ?

La mise en œuvre des résolutions du forum de la fonction publique se fera, parce que c’est un passage obligé pour la réforme de la fonction publique qui traîne depuis plusieurs années, mais elle se fera en fonction des possibilités du gouvernement ainsi que du timing qu’aurait choisi l’exécutif en toute sagesse pour ne pas perturber l’équilibre budgétaire. Cela peut se voir aujourd’hui avec la situation des bus que connaissent les membres  Synafopra. Déjà réparés et en circulation y a quelque temps, ces bus pour le transport du personnel sont désormais en arrêt par manque de budget de carburant. « Nous avons demandé à tous les agents de faire un petit effort financier personnel afin de remédier à la situation, mais en vain puis que nous attendons toujours leur bonne volonté », a indiqué Cyrille Angoué, directeur de cabinet du ministère de la fonction publique.

Ceci pour dire qu’en cette période du Covid-19, les temps sont durs pour tout le monde y compris pour le gouvernement qui connaît des restrictions budgétaires comme jamais vues par le passé.

Alain Michel Mbinah