Avec persistance, le test Covid-19, nécessaire pour le déplacement des populations à l’intérieur comme à l’extérieur du Gabon est depuis plusieurs mois, l’objet des soupçons de trafic. Et le problème est tel que même les laboratoires certifiés sont aujourd’hui pointé du doigt. 

C’est un peu le malaise du vers dans le fruit pour le gouvernement gêné aux entournures par le laboratoire Pr. Gahouma, désormais au centre des soupçons de trafic des tests Covid-19. Le problème, c’est qu’en décidant de monnayer à hauteur de cinq mille, un test jusque-là gratuit, le gouvernement a, semble-t-il ouvert la voie à toutes sortes de marchandages dans l’ombre entre les clients au dépistage, pris par l’urgence du voyage, surtout en cette période de grande circulation, et les agents de santé commis à cette tâche. 

Le Gabon, étant donc un pays où la corruption s’est ancrée dans les mentalités, surtout en pareille circonstance, on imagine mal comment une telle opération aurait pu se passer de la pratique courante, largement admise. Le trafic des tests jusqu’ici imputé aux Camerounais et autres Nigérians véreux de la gare routière, éclabousse désormais les structures étatiques et décrédibilise davantage la lutte anti-Covid-19 au moment où la pandémie connaît une résurgence presque hors de contrôle à travers le monde, notamment dans la plupart des pays européens, qui reconfinement l’un après l’autre, leurs populations avec toutes les conséquences économiques et sociales qu’on peut déjà imaginer.

Par son esprit mercantiliste, le gouvernement qui a décidé de se faire de l’argent sur le dos des populations déjà lourdement affectées par le Coronavirus, se voit aujourd’hui pris à son propre piège.  Seulement, si ces soupçons se confirment, cela jetterait un vrai doute sur la fiabilité des chiffres à la baisse dont se félicitent les autorités au sujet de la baisse des contaminations.

C’est-à-dire la maladie serait peut-être plus grave que les chiffres officiels falsifiés par le trafic des tests dont tous les résultats sont déclarés négatifs, parce que nécessaire au déplacement des populations, souhaitant voyager d’une province ou d’une ville à une autre. Et même si le gouvernement menace de diligenter des enquêtes en interne pour situer les responsabilités, le mal est désormais là avec une lutte contre le Coronavirus entachée de corruption. 

CNN