[Gabon]Transport : la tutelle évoque la solution idoine pour sauver Sogatra.

Depuis plusieurs années, la Société Gabonaise des Transports (Sogatra) accumule les difficultés de fonctionnement liées au caractère social de sa perspective de marché. Le business plan de cette société n’a jamais pris en compte l’étendue de son champ d’activités. Résultat : la  Sogatra ne couvre que 20 % du transport urbain, quand près de 80 % de ce marché est entre les mains des taxis bus et petits taxis plus aptes à emprunter également les routes secondaires urbains. Conséquence : la  Sogatra est depuis là sous-perfusion de la subvention étatique. Mais pour combien de temps encore ?

La réunion de travail de ce vendredi 20 mars en fin d’après-midi entre le Ministre des Transports, Léon Armel Bounda Balonzi et la direction générale de la Sogatra conduite par Skitt Aukéngué Laurent, avait pour résultante majeure de trouver des solutions idoines aux problèmes qui minent cette entreprise en mal de fonctionnement et dont les effectifs se chiffrent à 900 collaborateurs.

Ce qui est peu de trop pour le Ministre des Transports, « je souhaite avoir une cartographie de la main-d’œuvre de la Sogatra. Il s’agit ici de permettre d’identifier ceux qui ont été nommés par Conseil des ministres et ceux qui ont été recrutés », a indiqué le Ministre Léon Armel Bounda Balonzi. Lequel ne comprend pas comment une entreprise qui n’arrive plus à soutenir ses charges directes, puisse avoir un effectif pléthorique que celui-là.

La faute est imputable aux nombreux recrutements abusifs qui ont parfois accompagné chaque nomination d’un nouveau directeur général certes, mais aussi à un business plan très mal élaboré qui n’a jamais pris en compte l’exhaustivité des activités prévues par les statuts de la Sogatra à sa création.

Conséquence : la Société Gabonaise des Transport n’exploite que 20 % du marché du transport urbain, quand les taxis bus et autres petits taxis se taillent la part du lion avec environ 80 % de part de ce marché.

C’est dire que des 11 points évoqués par la tutelle à débattre lors de cette réunion de travail avec la direction générale de ladite entreprise, celui concernant l’étroitesse de son marché est apparu quasi-déterminant pour un sauvetage in extrémiste de la Sogatra. Et selon le Ministre des Transports, Léon Armel  Bounda Balonzi, cette situation est pour le mieux qu’on puisse dire insoutenable d’autant qu’on ne peut pas dire que l’existence au sein de cette entreprise de deux trésoreries lui donne plus de réactivité sur ses besoins, condition sine qua none à son meilleur rendement.

Parlant de rendement, on peut encore se demander si cette entreprise avait été créée pour faire des bénéfices « le ticket de transport à Sogatra n’est que de 100 Fcfa, avec ce prix nous ne pouvons couvrir toutes nos charges et avoir l’autonomie financière recherchée », a expliqué Laurent Skitt Aukéngué, directeur général de Sogatra. Il ressort de cette situation une faible trésorerie dont estime les entrées journalières à 1 million de Fcfa, quand les charges en carburant de la Sogatra avoisinent les 900 000 Fcfa. Du coup, cette société de transport urbain est obligée  de s’accrocher à la subvention de l’Etat, toute chose qui n’est pas de nature à plaire à la tutelle « il faut que les choses reprennent, et mon idée est que la Sogatra arrête avec la subvention pour vivre de ses moyens propres », a déclaré le Ministre des Transports, Léon Armel Bounda Balonzi.

On peut encore reprocher à tous les managers qui se sont succédé à la tête de cette entreprise, de n’avoir jamais su mettre en place une chaîne de structuration des coûts, faisant que celle-ci puisse arriver à maîtriser son prix moyen de rentabilité. Quoi que même dans le cadre de la subvention de l’Etat, il faut que cette entreprise arrive à élaborer un projet de budget qui cadre avec la dotation financière étatique.

Aujourd’hui, il est clair que l’avenir de la Sogatra est étroitement lié à la capacité qui sera la tienne à s’aligner à de nouveaux segments de marché. Et l’une des mesures fortes soutenue par la tutelle est de voir la Sogatra étendre son influence commerciale à d’autres cibles. C’est le cas du transport du personnel des entreprises d’Etat, ou tout simplement allouer l’exclusivité de certaines lignes à l’instar du transport des passagers de la Setrag.

D’un autre côté, la Sogatra gagnerait à réhabiliter son parc automobile dont la plupart des bus sont cloués au sol faute de pièces de rechange même si à ce niveau il y a du nouveau « nous venons de réceptionner un conteneur de pièces détachées. Cela va nous permettre de récupérer plusieurs bus et donc d’améliorer notre rendement », a confié Laurent Skitt Aukéngué, DG de Sogatra.

                                                                Alain Michel Mbinah

 

 

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