[Gabon]Travaux Publics : Le Faner, un motif de garantie pour la relance des activités TP
En recevant ce vendredi 27 mars 2020, le Syndicat des Entreprises du BTP membre de la CPG, le ministre des travaux publics, Léon Armel Bounda Balonzi, en a profité pour évoquer avec ce syndicat les pistes d’une reprise des activités dans les Travaux Publics.
La réunion de travail entre le ministre des Travaux Publics et le Syndicat des Entreprises du BTP membre de la Confédération Patronale Gabonaise (CPG), avait pour principal objectif d’apporter des réponses aux entrepreneurs de ce secteur quant aux conditions d’une relance de leurs activités restées en berne depuis 2014 avec la crise du pétrole.
Il s’agit donc pour les deux parties, d’évoquer les perspectives à court, moyen et long-terme afin de permettre aux entreprises dudit secteur de mieux anticiper sur la reprise. Et de façon pratique, le ministre de tutelle a d’abord reconnu les difficultés actuelles des travaux publics imputables à la récession économique que traverse le pays sans toutefois perdre l’espoir sur un avenir probant qui pourrait tout simplement se construire autour de deux segments de ce marché des TP à savoir : l’Entretien et l’Aménagement routier.
Ces deux domaines interpellent plus que jamais les autorités gouvernementales, qui estiment que le pays n’a plus déployé de gros programmes depuis plus de deux décennies. Mais il s’agira pour la tutelle, d’aborder cette reprise avec précision afin de ne pas faire dérailler son ambition pour le secteur. « Nous voulons d’abord asseoir toutes les politiques d’entretien routier au Gabon », a indiqué le ministre des travaux publics aux membres du S.E. BTP conduit par leur président Frédéric Beaune par ailleurs Directeur Général de la SOBEA.
Pour le ministre Léon Armel Bounda Baloonzi, il est grand temps que l’entretien routier cesse de dépendre du gouvernement, pour s’ouvrir au financement du secteur privé sous la forme de partenariat public-privé. Mais ce n’est pas tout, le ministre des travaux publics en homme de terrain, estime qu’il y a trop de fausses notes dans ce secteur qui empêchent d’avoir une bonne visibilité sur l’ensemble de son activité. Il serait question pour la tutelle de savoir à l’avenir qui fait quoi et comment. Elle veut parvenir à une catégorisation des entreprises du secteur des TP, afin de mieux distinguer leurs forces d’intervention.
D’autant qu’il est désormais question pour le ministère des Travaux Publics d’insister sur le respect de la conformité des cahiers de charges par les entreprises adjudicatrices de certains chantiers onéreux pour le budget de l’État. À ce titre, le ministre évoque un premier grand chantier qui concerne la rénovation de plusieurs dizaines de kilomètres des voiries de la capitale.
À côté de la rénovation des voiries des rues de la capitale, le Département des Travaux Publics compte également lancer dans les 10 prochains jours, un appel d’offre pour la réhabilitation des bâtiments administratifs. Mais nul doute, que les domaines de l’entretien et l’aménagement routier représentent ceux qui donneront plus de visibilité aux entreprises du secteur. D’autant qu’à ces niveaux la tutelle évoque la mise sur pied d’un nouveau fonds d’entretien routier dénommé FANER qui ne dépendra pas du gouvernement gabonais et qui prévoit de payer les PME avec célérité, c’est-à-dire en 15 jours. Le FANER constitue donc une garantie tous risques, pour les entreprises de BTP.
« Le Faner, tel qu’on le veut, sera très performant et aura une comptabilité privée. Rien à avoir avec l’État », a confié le ministre, Léon Armel Bounda Balonzi tout en précisant que ce fonds contrairement à son prédécesseur le Fer (fonds d’entretien routier autrefois pratique au Gabon et qui était financé par l’Etat), sera alimenté par de nouvelles taxes encore inexistantes au Gabon. Toutes ces décisions prises par la tutelle tombent à point nommé pour les entreprises de BTP au niveau national, et peuvent s’avérer comme des motifs de relance d’un secteur à la traîne depuis 2014.
Mais, pour Frédéric Beaune, président du Syndicat des Entreprises de BTP « il faut que pour ces projets, on puisse privilégier les entreprises de droit gabonais, car elles emploient des Gabonais ». Il a par ailleurs demandé plus d’accompagnement notamment dans le domaine de la formation pour une amélioration des compétences.
Toute chose qui devrait favoriser l’émergence d’une culture de la qualité dans ce secteur. De même que la mise en place d’un Ordre des Ingénieurs va inéluctablement permettre de lutter contre l’anarchie qui prévaut dans certains chantiers de BTP au Gabon, où n’importe quelle structure peut s’improviser à tout moment au prix de la non qualité.
Alain Michel Mbinah