[Gabon]Violences en milieu scolaire : comment conjurer le mauvais sort ?
C’est la grande question, alors que l’irruption depuis 2017, des violences en milieu scolaire endeuille de plus en plus de familles à Libreville, la capitale comme à l’intérieur du Gabon. Un problème qui inquiète désormais la société, surtout après la découverte ahurissante récemment d’armes blanches dans les sacs des élèves.
À mesure que les fouilles des élèves organisées par le ministère de l’Éducation nationale, se poursuivent dans les établissements secondaires du pays, les découvertes des couteaux, des cutters, grosses paires des ciseaux, des fourchettes, et même du chanvre indien dans les sacs des élèves, laissent sans voix et suscitent néanmoins des interrogations.
Comment un élève qui va à l’école le matin pour étudier se retrouve-t-il avec un couteau ou de la drogue dans son sac ? Quelle est l’utilité pour lui d’avoir ces objets dans son cartable ? Comment expliquer que l’école, lieu d’instruction et d’élévation de l’homme civilisé soit devenue aujourd’hui, un cadre de violence, une boucherie où certains élèves, comme possédés par un tropisme invincible de la barbarie, n’expriment plus la moindre pitié lorsqu’il s’agit de planter sauvagement un couteau dans la chair de leurs camarades ?
Devant ces questions pour l’heure sans réponse, la seule lueur d’espoir reste sans doute l’opération des fouilles systématiques et inopinées des élèves chaque matin avant leur accès aux établissements. Seulement, le problème reste tellement entier qu’il ne saurait être résolu par une simple fouille qui demeure une solution superficielle à un mal tellement profond qu’il nécessite l’intervention d’autres acteurs comme la sociologie et la psychologie.
Nécessité d’une croisade
Car il s’agit en réalité d’une tendance au crime que certains désignent comme étant une « nouvelle forme de criminalité ». Et devant ce drame, c’est désormais l’implication de toutes les composantes de la société qui est sollicitée. C’est-à-dire de la cellule familiale à l’Etat.
La cellule familiale parce que les parents sont le premier maillon de la moralité de leur enfant. À cet effet, ils ont le rôle de sentinelle sur le contenu des cartables de leurs enfants. L’Etat parce que c’est à lui, à travers l’école, de redéfinir les corpus d’enseignements en y intégrant par exemple de nouvelles notions comme l’humanité ou la sacralité de la vie d’autrui.
À côté de ces entités, il faut inclure dans cette lutte contre la monstruosité des élèves, des outils comme la sociologie et la psychologie pour comprendre et couper les racines de ce mal qui met toute la communauté en émoi. Tout cela ne doit pas occulter le côté pénal qui devrait passer nécessairement par des condamnations exemplaires, afin de dissuader tous les potentiels candidats à cette violence inexpliquée. Car l’école, lieu d’acquisition de la science et de façonnement de l’homme moderne, ne doit pas devenir un mouroir où l’enfant qui quitte ses parents le matin, leur revient le soir couché au fond d’un cercueil.
CNN
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21 septembre 2019