[Gabon] Nouveau code civil : l’égalité de sexes à l’épreuve de la tradition

 [Gabon] Nouveau code civil : l’égalité de sexes à l’épreuve de la tradition
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Adopté en Conseil des ministres du 24 mars dernier, le projet du nouveau code civil gabonais sur l’égalité de sexes est depuis sujet aux débats. Si certains, les femmes, surtout, le saluent comme une avancée majeure de leur droit, pour d’autres, il porte désormais les germes du chaos dans les couples. Et donc source d’instabilité au sein de la famille, cellule de base d’une société.

En décidant par exemple de supprimer la disposition d’obligation d’obéissance de la femme à son mari, ou en supprimant le statut du chef de famille de l’homme qu’il va désormais partager avec sa femme, le gouvernement gabonais veut désormais accélérer les choses en matière d’égalité parfaite entre l’homme et la femme. C’est en somme une avancée notable qui entre dans la politique de la décennie de la femme décrétée par le président Ali Bongo Ondimba en 2015. Il semble qu’après la promotion des femmes aux hautes fonctions politiques et administratives (ce n’est pas un fait nouveau au Gabon.), le pouvoir s’attaque désormais aux codes traditionnels du fonctionnement de la famille. S’ils ont longtemps été considérés dans nos sociétés africaines comme garants de l’équilibre d’une famille en tant que cellule de base d’un individu, ces codes sont aujourd’hui remis en cause par le gouvernement qui les pourfende subitement comme des inégalités qu’il faut à tout prix corriger. Ceci pour mettre sur un même pied d’égalité, l’homme et la femme. Finie donc le rôle de chef de famille jusque-là reconnu au mari dans l’administration du foyer. 

Quoi que saluée par certains comme une avancée historique au Gabon, ces dispositions embarrassent les conservateurs, et même certaines femmes qui croient plutôt à un coup d’éclat du gouvernement qui veut se faire passer auprès de la communauté internationale comme le pays exemplaire en matière d’égalité de sexes en Afrique.

Mais que dans les faits de l’inconscient populaire, l’homme restera toujours l’administrateur général de son foyer. Car en matière des charges du ménage, il reste jusqu’ici le seul contributeur majoritaire pour payer par exemple le loyer, remplir le congélateur, acheter les fournitures des enfants, etc. Choses que ce projet de code civil semble ignorer pour cette chefferie désormais co-partagée avec la femme, oubliant que le plus gros donateur est aussi celui qui a le dernier mot. Sinon quel sens donner à une égalité en apparence, en refusant de prendre en compte le fonctionnement même de la famille au quotidien ? 

CNN

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