Société/Foncier : Halte aux destructions des maisons à la sablière 2

La spéculation foncière vient de faire encore des victimes. Cette fois-ci, elle touche de nombreuses familles ayant construit leur maison du côté de la sablière 2 et dont certains comme Valère Ondo ont vu leur maison détruite nuitamment il y a là, tout ce qui s’apparente à une ” démarche illégale d’expropriation savamment orchestrée”.
Au moment où les plus hautes autorités en tête desquelles le Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, sont en train de promouvoir le vivre-ensemble, il y a d’autres gabonais qui veulent compromettre cet enjeu républicain. Ce à quoi on peut s’en douter, après les destructions des maisons du côté de la sablière 2 avec pour conséquence, des mères et pères de familles qui ont vu voler en perte, plusieurs centaines de millions investis pour accéder à leur propriété.
Or, il se trouve qu’au Gabon, le Chef de l’Etat, Ali Bongo a érigé l’accès à la propriété comme une priorité des priorités. Du coup, lorsqu’un Gabonais comme Valère Ondo se débrouille pour investir en fonds propres depuis 11 ans pour donner un toit à sa famille, il y a lieu d’un soulagement à cette vision du Chef de l’Etat et d’encouragement pour ce citoyen.
D’autant qu’une visite sur le terrain nous permettra de comprendre, tout ” le caractère illégal” de cette opération de destruction menée nuitamment sans aucune communication préalable.
Selon les explications du premier habitant dans cette zone en la personne de Hugues NGAVOUGA, ce terrain, à l’époque dominé par les marécages n’était habité par personnes. Et il aurait fallu tout le courage de ce citoyen, pour rendre cet espace naturellement hostile, constructible. « Je suis arrivé ici en 1999, et à mon arrivée, il n’y avait que des marécages. J’ai dû acheter des remblais à coup de millions et faire des routes pour avoir des accès », a souligné Hugues NGAVOUGA, visiblement désabusé par ce qu’il qualifie d’acte inhumain.
Car il sait mieux que quiconque, l’historicité de ce terrain marécageux. Et pour cause, lorsqu’il arrive en premier sur ce site de la sablière 2 situé derrière la Mairie d’Akanda en 1999, il se rend d’abord au Gouvernorat pour obtenir un avis d’affichage. Chose qu’il obtiendra à l’époque, sans aucune opposition. Ceci pour vous dire, qu’en-dehors de Hugues NGAVOUGA, aucune autre personne n’était allé solliciter un droit de propriété sur cet espace auprès du gouvernorat.
La suite lui donnera raison, puis qu’en 2010 lorsque se présente la SOCOFI avec un titre foncier pour cette zone, Hugues NGAVOUGA décidera de porter le problème devant le tribunal administratif qui finira par lui donner raison. Le tribunal administratif peut se comprendre ici, comme ce lieu où les problèmes sont jugés conformément aux lois en vigueur en République Gabonaise . Et si ce tribunal a donné raison à Hugues NGAVOUGA devant une structure détenant une puissance financière comme la SOCOFI, c’est que cette raison est toujours évidente de nos jours.
C’est en ces raisons évoquées, que les destructions vécues par certains habitants dans cette zone, sont jugées inhumaines par le caractère délibéré d’effacer d’un revers de la main l’investissement de toute une vie comme ça été le cas pour Valère Ondo. « J’avais ici un projet de construction R+1. Il s’agissait d’un projet de vie, que j’ai bâti avec ma famille sans jamais prendre de crédit. Et tout ce rêve est parti en une heure », a expliqué Valère Ondo dont la maison a été entièrement réduite en poussière.
Ce qui est d’autant plus étonnant, c’est que ce dernier confirme qu’en 11 ans de travaux sur sa parcelle, il n’a jamais vu une personne venir réclamer un quelconque droit de propriété sur cet espace. À l’exception de la SOCOFI, qui avait déjà préalablement perdu son procès au tribunal administratif face à Hugues NGAVOUGA, revendeur des parcelles dans cette zone, et lui-même aujourd’hui sous la menace de voir sa maison détruite avec celles d’autres voisins dont les travaux sont en phase de finition.
Face à cet acharnement qui se fait au mépris des souffrances des autres, il est important d’attirer l’attention du Premier Commandeur des Gabonais en la personne du Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, pour implorer son intervention présidentielle afin que ceux qui ont diligenté cette opération de destruction massive à ciel ouvert des biens de ses compatriotes arrêtent leurs machines à jamais. Et que ceux comme Valère Ondo, qui ont vu leur maison entièrement détruite, puissent être dédommagés au centime près.
Une telle manifestation de grandeur républicaine, serait de nature à mieux préserver le vivre-ensemble que cultivé et clamé par le président Ali Bongo chaque jour dans ses discours et différentes déclarations pour que vive la République.
Michel Mbinah