Libreville, 26 juin 2025. Longtemps livré à lui-même, le débarcadère d’Ozoungue, situé en périphérie de Libreville, illustre les dérives que peut engendrer l’absence de régulation sur un espace stratégique à la fois pour l’économie locale et pour l’équilibre environnemental. Devenu au fil des ans une zone d’activités incontrôlées, Ozoungue s’était transformé en un territoire à la marge, dominé par des pratiques illégales, au détriment de l’intérêt général.
C’est dans ce contexte que la Ministre en charge de l’Environnement, Mays Mouissi accompagnée de ses équipes, s’est rendue sur le site pour poser les premiers jalons d’un vaste plan d’assainissement. Une présence ferme et symbolique, destinée à « siffler la fin du match », selon les mots d’un membre de la délégation, avant la mise en œuvre d’un « grand ménage » annoncé.
Le constat sur place est préoccupant : destruction progressive de la mangrove, pollution chronique liée aux fumées des foyers improvisés, prolifération de déchets, et pratiques de pêche non réglementées. À cela s’ajoutent des activités clandestines, parfois à la lisière du trafic organisé, qui compromettent aussi bien la sécurité des populations que la préservation de la biodiversité.
Si Ozoungue est historiquement un lieu de vie et de travail pour de nombreuses familles de pêcheurs, la Ministre a tenu à rappeler que la liberté d’exploitation ne saurait se faire au mépris des lois et de l’environnement. Le retour de l’État sur ce site vise précisément à rétablir un équilibre entre activité économique et respect des normes sociales, sanitaires et écologiques.
Des mesures concrètes sont attendues dans les prochaines semaines : recensement des acteurs présents sur le site, fermeture des zones les plus dégradées, accompagnement des pêcheurs vers des pratiques durables, et relogement progressif des occupants précaires. L’objectif est clair : faire d’Ozoungue un espace réhabilité, sécurisé et régulé, au service d’un développement plus responsable.
Cette intervention s’inscrit dans une politique plus large de reconquête des zones sensibles, où l’impératif de gouvernance environnementale rencontre celui de la justice sociale. À Ozoungue, le signal est désormais lancé : l’État est de retour, et la régulation remplace l’anarchie.













