Revenues à 1-1 à la 89ᵉ minute face au Nigeria, les Panthères du Gabon ont fini par s’incliner 4–1 après prolongation, jeudi 13 novembre 2025 à Rabat, en demi-finale des barrages africains pour la Coupe du monde 2026. Une soirée cruelle qui laisse autant de fierté que de regrets.
Le décor était posé : stade Prince Moulay El Hassan, Rabat, terrain neutre mais pression maximale. En face du Gabon, un Nigeria habitué aux grandes compétitions, favori logique de cette demi-finale des barrages. Pourtant, dès les premières minutes, les Panthères montrent qu’elles ne sont pas venues pour faire de la figuration. Bloc discipliné, duels engagés, quelques sorties rapides en contre : le plan de jeu est clair, tenir, puis piquer au bon moment.
Longtemps, ce pari fonctionne. Les Super Eagles ont le ballon, mais butent sur une défense gabonaise concentrée. Le portier rassure, la charnière tient, le milieu – emmené par Mario Lemina – casse le rythme dès que possible. Devant, Pierre-Emerick Aubameyang se dépense, décroche, oriente, même si les occasions franches restent rares côté gabonais.
Tout bascule dans le dernier quart d’heure. À force de subir, le Gabon finit par rompre : le Nigeria ouvre le score et prend l’ascendant. On croit alors le rêve mondial envolé. Mais les Panthères ont du caractère. À une minute de la fin du temps réglementaire, Lemina profite d’un ballon mal renvoyé pour égaliser. 1-1, le banc explose, le pays entier se remet à y croire : le Gabon pousse le Nigeria en prolongation.
C’est malheureusement là que le match se retourne définitivement. Physiquement entamées, les Panthères reculent, laissent des espaces, et le Nigeria, porté par un Victor Osimhen enfin libéré, en profite. Les Super Eagles marquent à trois reprises dans ce temps supplémentaire et transforment un duel longtemps équilibré en lourde défaite pour le Gabon.
Au coup de sifflet final, le sentiment est double. Fierté, d’abord : celle d’avoir tenu tête à une grande nation africaine et d’avoir arraché la prolongation dans un match couperet. Regrets, ensuite : ceux d’avoir tout perdu en trente minutes, sur des détails de fraîcheur, de lucidité et de gestion des temps faibles.
Cette élimination ferme la porte du Mondial 2026, mais elle ne doit pas fermer celle de l’ambition. Ce soir de Rabat rappelle au football gabonais qu’il a les moyens de regarder plus haut. À condition, désormais, de transformer cette douleur en travail, en profondeur de banc et en continuité de projet autour des Panthères.
