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Cancer de la prostate : comprendre, prévenir et briser les tabous pour protéger la virilité masculine

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Dans la société gabonaise, comme dans de nombreuses cultures, la virilité demeure un repère identitaire fortement associé à l’estime de soi masculine. Pourtant, derrière cette image souvent idéalisée se cache une réalité médicale encore sous-estimée : le cancer de la prostate, l’un des cancers les plus fréquents chez l’homme après 50 ans, capable de fragiliser physiquement et psychologiquement ceux qui en souffrent. Loin d’être une simple question de santé, ce type de cancer touche à l’intimité, à la confiance en soi et à la perception même de la masculinité.

Souvent silencieuse à ses débuts, la maladie progresse sans signes apparents jusqu’à l’apparition de premiers troubles urinaires : difficultés à uriner, incontinence, besoins fréquents ou douleurs persistantes. Pour beaucoup, ces symptômes sont ignorés, minimisés ou attribués à d’autres affections. Les spécialistes rappellent pourtant qu’un dépistage précoce reste le meilleur moyen d’éviter des complications graves, notamment celles qui affectent la fonction sexuelle.

Le rôle de la prostate dans la production du sperme explique en partie l’impact de ce cancer sur la virilité. Lorsqu’elle est retirée ou irradiée dans le cadre d’un traitement, des troubles de l’érection peuvent survenir, parfois accompagnés d’une perte partielle ou totale de la fonction sexuelle. Ces conséquences, difficiles à accepter pour de nombreux hommes, alimentent souvent un profond silence et renforcent la stigmatisation autour de la maladie. Pourtant, la médecine moderne propose aujourd’hui plusieurs solutions efficaces.

Les professionnels de santé citent principalement :
les traitements médicamenteux, destinés à stimuler ou stabiliser l’érection ;
les injections intracaverneuses, permettant d’améliorer l’afflux sanguin vers le pénis ;
les prothèses péniennes, souvent recommandées en dernier recours, offrant une alternative durable pour retrouver une vie sexuelle satisfaisante.

Mais au-delà des solutions techniques, c’est l’accompagnement psychologique et émotionnel qui joue un rôle central. Les patients doivent pouvoir parler, se confier et être entourés, car la maladie bouleverse non seulement le corps, mais aussi l’image que l’on a de soi. Dans une société où les hommes se sentent souvent obligés d’incarner force et performance, accepter sa fragilité devient un acte de courage.

Les médecins insistent : un bilan annuel à partir de 50 ans-ou plus tôt pour ceux ayant des antécédents familiaux – peut sauver des vies. Les campagnes de sensibilisation, comme celles menées ce mois de novembre bleu, rappellent également que la virilité ne se mesure pas à la performance sexuelle, mais à la capacité de prendre soin de son corps, de consulter et de prévenir.

En brisant les tabous, en parlant ouvertement du cancer de la prostate, le Gabon contribue à protéger la santé des hommes, mais aussi à redéfinir une masculinité plus saine, plus consciente et plus responsable.

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