Il y a des images qui marquent une nation. Celle de la Première Dame Zita Oligui Nguema, assise aux côtés des parents de la petite Esther Ludivine Moussavou Eyang Mba, appartient à cette catégorie. Non pas parce qu’elle relève d’un protocole officiel, mais parce qu’elle témoigne d’une présence humaine, maternelle, face à une douleur impossible à mesurer.
En quelques mots, « En tant que mère… », Mme Oligui Nguema a franchi la frontière entre la fonction et l’intime. Elle a partagé un deuil qui dépasse les murs d’un foyer, un deuil qui nous regarde tous. Esther n’est pas seulement la fille de Danicka Derline Mouketou et de Junior Mba Mba : elle est devenue l’enfant de toute une nation blessée.
Mais ce moment de compassion ne doit pas se limiter à l’émotion. Car la Première Dame a aussi parlé avec la rigueur de l’engagement. En exigeant que « toute la lumière » soit faite sur ce drame, elle a rappelé que la justice n’est pas un luxe, mais un devoir républicain. La vérité, même crue, est le seul socle sur lequel une société peut espérer protéger ses plus vulnérables.
Enfin, ses propos contiennent un appel qui va bien au-delà de ce cas tragique : « Protéger nos enfants est une responsabilité collective ». C’est une phrase simple, mais elle impose une question dérangeante à chacun d’entre nous : sommes-nous vraiment prêts à ne plus fermer les yeux ? La protection des enfants n’est pas qu’affaire de lois ou de tribunaux. Elle commence dans nos quartiers, nos écoles, nos familles, nos réseaux sociaux. Elle implique de briser le silence, de signaler les dangers, de ne jamais banaliser l’inacceptable.
Il faudra du courage, il faudra des réformes, il faudra de la vigilance citoyenne. Mais c’est le prix à payer pour que plus jamais un crime « aussi abject qu’inhumain » ne vienne endeuiller le Gabon.
Esther, ton nom restera à jamais gravé dans nos cœurs. Et si nous tenons notre promesse de protection, il restera aussi gravé comme celui de l’enfant qui aura changé notre conscience collective.













