Confronté à des tensions sociales liées aux conditions d’enseignement, le Lycée Technique de Bikélé a reçu, le lundi 15 décembre, la visite du Dr Simplice Désiré Mamboula, Ministre assurant l’intérim de la Ministre d’État en charge de l’Éducation nationale, de l’Instruction civique et de la Formation professionnelle. Une descente de terrain à forte portée institutionnelle, dans un contexte marqué par l’annonce d’un mouvement de grève des enseignants de l’établissement.
À l’origine de cette mobilisation, des conditions d’apprentissage jugées préoccupantes, notamment le manque de professeurs de spécialité et l’insuffisance d’équipements pédagogiques indispensables aux travaux pratiques. Autant de manquements qui interrogent le fonctionnement même d’un établissement dédié à la formation technique, pilier stratégique du développement des compétences nationales.
La visite ministérielle a donné lieu à une réunion d’échanges approfondie avec les principaux acteurs de la communauté éducative. Étaient notamment présents le Directeur de la Zone Académique de l’Estuaire, la Directrice générale de l’Enseignement technique et professionnel, le Proviseur du Lycée Technique de Bikélé, le Directeur général de la Programmation, des Investissements et des Équipements, ainsi que le porte-parole des enseignants.
Prenant la parole au nom de ses collègues, Ignace Abessolo Mombe a tenu à lever toute ambiguïté quant à la nature du mouvement social. Selon lui, les revendications ne portent pas sur les conditions de vie des enseignants, mais bien sur leurs conditions de travail et, par ricochet, sur celles des élèves. Il a ainsi dressé un état des lieux sans complaisance : problèmes de sécurité, déficit d’éclairage, installations sanitaires défaillantes, difficultés d’accès à certaines zones de l’établissement en saison des pluies.
Sur le plan pédagogique, les insuffisances apparaissent tout aussi critiques. L’absence d’ordinateurs dans la salle de dessin et la mise hors service de la salle informatique compromettent sérieusement la qualité de la formation dispensée, en particulier dans un lycée à vocation technique où la pratique constitue le socle de l’apprentissage.
Face à ces constats, le Dr Simplice Désiré Mamboula a adopté un ton à la fois ferme et rassurant. Il a affirmé sa volonté de travailler en étroite collaboration avec l’ensemble des parties prenantes afin de trouver des solutions durables. Conscient de la gravité des problèmes soulevés, le ministre intérimaire a indiqué qu’il saisirait sa hiérarchie, soulignant la nécessité de réponses urgentes et structurelles.
Insistant sur une approche pragmatique et responsable, il a rappelé qu’il est inacceptable qu’un lycée technique fonctionne sans infrastructures adaptées ni équipements adéquats pour les enseignements pratiques. Une position alignée sur la vision des plus hautes autorités de l’État, qui placent la formation professionnelle et technique au cœur du projet de transformation du pays, tel que porté par le Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema.
Au-delà de la gestion immédiate de la crise, cette visite traduit une volonté politique de rétablir le dialogue, de restaurer la confiance et de replacer l’élève et la qualité de la formation au centre de l’action publique. Une démarche attendue, dans un secteur stratégique pour l’avenir du Gabon.
