Owendo, juillet 2025. Dans un contexte de modernisation progressive de l’administration publique gabonaise, le Bureau Central des Douanes d’Owendo s’impose aujourd’hui comme un levier stratégique de performance et de transparence dans la collecte des recettes douanières. Situé au cœur du plus grand port du pays, ce poste frontalier concentre à lui seul plus de 90 % des flux commerciaux entrants, faisant de lui un maillon incontournable de l’économie nationale
Une trajectoire ascendante fondée sur la rigueur
Depuis 2021, sous l’impulsion d’une nouvelle équipe dirigeante, le Bureau d’Owendo enregistre des résultats en constante progression. Malgré les perturbations liées à la pandémie de COVID-19 et aux tensions géopolitiques internationales, les objectifs fiscaux ont été régulièrement atteints, voire dépassés. Ce redressement s’appuie sur un renforcement de la gouvernance, une moralisation des pratiques internes, ainsi qu’une lutte systématique contre la fraude douanière.
Un officier en poste résume la situation en ces termes : « Le Bureau a connu ses quatre meilleures années consécutives en matière de recettes. Cette performance est le fruit d’une politique de contrôle rigoureuse et d’une volonté claire de rupture avec les anciennes pratiques. »
Entre résistance et rumeurs
Mais toute réforme d’ampleur suscite inévitablement des frictions. Des campagnes anonymes, parfois diffamatoires, ont récemment ciblé certains agents du bureau, les accusant de collusions ou de pratiques douteuses, notamment dans la sous-évaluation de marchandises importées de zones comme Dubaï ou la Chine.
Plusieurs sources proches du dossier rejettent fermement ces allégations, les qualifiant de tentatives de déstabilisation. « Ce sont les réflexes d’un ancien système aujourd’hui mis en difficulté », commente un ancien cadre douanier. « Depuis 2021, les sorties frauduleuses ont pratiquement disparu. Les circuits de contournement de la Taxe Communautaire d’Intégration ont été démantelés. »
L’appui des opérateurs économiques
Les premiers concernés, les opérateurs économiques, valident ce tournant vers une douane plus rigoureuse. Un importateur de véhicules, habitué du port d’Owendo, témoigne : « On assiste à une vraie mutation. Il y a quelques années encore, certaines pratiques passaient inaperçues. Aujourd’hui, la vigilance est maximale, et les contrôles sont beaucoup plus stricts. »
Outre le renforcement des contrôles, les professionnels saluent également l’amélioration du climat administratif et la réduction des délais de traitement des dossiers.
Une réforme portée par la vision nationale
Le renouveau du Bureau Central des Douanes d’Owendo s’inscrit dans une ambition plus large : celle d’une réforme structurelle de l’ensemble du système douanier gabonais, conduite sous l’autorité du Directeur général des Douanes, Hugues Modeste Odjangou. À l’occasion de la Journée internationale de la Douane, ce dernier a réitéré l’engagement de l’institution en faveur d’une douane moderne, éthique et performante.
Parmi les instruments de cette mutation, l’adoption de la plateforme numérique SYDONIAWorld, déployée en 2020 en remplacement de l’ancien système SYDONIA++, joue un rôle central. Désormais généralisé à l’ensemble des bureaux douaniers du pays, cet outil facilite la digitalisation des procédures, renforce la traçabilité des opérations, et offre un meilleur suivi des recettes.
Un modèle pour l’administration gabonaise
La transformation du Bureau d’Owendo illustre le potentiel de réforme de l’administration publique gabonaise lorsqu’elle s’appuie sur une gouvernance exigeante, des outils modernes et un encadrement renforcé. Par sa trajectoire, ce bureau devient aujourd’hui un exemple de rigueur et d’efficacité, salué tant par les autorités nationales que par les partenaires économiques.
Dans un environnement où la soutenabilité budgétaire et la sécurisation des recettes sont des enjeux majeurs, la douane gabonaise à travers Owendo démontre qu’il est possible de concilier performance fiscale, intégrité administrative et engagement républicain.













