Le Conseil des ministres du 12 août 2025 a marqué un tournant majeur pour le commerce extérieur gabonais avec la décision de créer un transitaire national. Cette mesure, présentée comme stratégique par le Gouvernement, vise à réorganiser un secteur jusqu’ici miné par des irrégularités et des dérives, et à redonner confiance aux opérateurs économiques.
Assainir un secteur stratégique
Le transit constitue une étape cruciale dans le commerce international. Il assure le passage des marchandises par les frontières, leur dédouanement et leur livraison finale. Au Gabon, ce secteur s’est progressivement fragilisé : multiplicité d’acteurs sans véritable régulation, pratiques opaques, surcoûts logistiques et manque de traçabilité.
En instituant un transitaire national, l’État entend mettre fin à ces dysfonctionnements. L’objectif est clair : renforcer la transparence des opérations, réduire les coûts et garantir une meilleure traçabilité des flux commerciaux.
Un outil de compétitivité et de souveraineté
Au-delà de l’assainissement du secteur, la réforme s’inscrit dans une ambition plus large : celle de la souveraineté économique.
La création d’un acteur national unique permettra de rationaliser les opérations, de sécuriser les recettes fiscales liées aux importations et exportations, mais aussi de soutenir les opérateurs nationaux dans leurs échanges.
Dans un contexte où la compétitivité régionale est déterminante, le transitaire national se veut également un instrument de modernisation logistique. La centralisation des procédures devrait favoriser des délais plus courts, une fluidité accrue des marchandises et, à terme, un meilleur positionnement du Gabon comme hub commercial.
Les attentes des opérateurs
Pour les acteurs économiques, cette réforme suscite autant d’attentes que de questionnements. Réduction des coûts logistiques, simplification des démarches, sécurisation des opérations : autant de bénéfices espérés. Mais certains redoutent les lenteurs administratives ou une centralisation excessive.
Le succès de cette mesure dépendra donc de la capacité du futur transitaire national à conjuguer efficacité opérationnelle et transparence, tout en s’appuyant sur les technologies modernes de traçabilité et de digitalisation des procédures.
Une réforme au service de l’intérêt général
À travers cette décision, le Gouvernement réaffirme sa volonté de placer la réforme économique au service de l’intérêt général. En maîtrisant mieux les circuits du commerce extérieur, le pays espère bâtir une économie plus compétitive, plus équitable et davantage tournée vers le développement national.
Le transitaire national apparaît ainsi comme un levier de réforme structurelle : un outil de contrôle et de régulation, mais aussi un partenaire des opérateurs privés pour ouvrir de nouvelles perspectives au commerce gabonais.













