La traditionnelle levée des couleurs, organisée ce lundi 8 décembre 2025 à l’Hôtel de Ville, a offert au Maire de Libreville, Pierre Matthieu Obame Étoughe, l’occasion de réaffirmer sa volonté d’assainir la gestion municipale. Devant les agents réunis, l’édile a tenu à rassurer d’abord : les soldes des collaborateurs issus des précédentes équipes ont été régulièrement payées jusqu’en décembre, quand bien même certains n’avaient pas répondu à son appel. Une mise au point qui se veut apaisante, dans un contexte marqué par les réajustements administratifs de ces derniers mois.
Deux audits pour remettre à niveau l’administration
Dans la continuité des engagements pris depuis son arrivée à la tête de la Mairie, Pierre Matthieu Obame Étoughe a annoncé l’ouverture, dès la semaine prochaine, de deux audits d’envergure. Leur objectif : clarifier les pratiques, harmoniser les données et rétablir un fonctionnement institutionnel fondé sur la transparence.
Le premier audit portera sur la situation administrative des personnels. Il s’agit, selon le Maire, de comparer les données internes avec celles de l’Agence Nationale d’Informatique (ANNINF), d’actualiser les dossiers et de vérifier les avantages perçus. L’édile insiste : « Il ne s’agit pas d’une chasse aux sorcières ». La démarche se veut avant tout pragmatique, destinée à corriger des incohérences constatées au fil des années et à rétablir une base de gestion fiable.
Le second audit concernera les contrats passés avec les prestataires. Plusieurs d’entre eux auraient été prolongés sans procès-verbal de réception ni justificatifs formels. La Mairie entend également collaborer avec la Direction générale des affaires économiques (DGAE) pour clarifier la situation des contribuables opérant au marché de Mont-Bouet, où les circuits financiers et administratifs restent parfois opaques.
Mont-Bouet, un défi foncier stratégique
L’un des points marquants de l’intervention du Maire touche au foncier du grand marché de Mont-Bouet. L’Hôtel de Ville en détient le titre officiel, signé à l’époque par le Président Omar Bongo Ondimba. Mais la municipalité dit constater l’émergence d’autres titres attribués à certains opérateurs économiques, sans qu’aucune procédure de cession formelle n’ait été engagée.
Cette situation interpelle directement l’exécutif communal et pose la question plus large de la sécurisation foncière dans les espaces stratégiques de la capitale. En y associant les audits et l’action de la DGAE, la Mairie entend lever les zones d’ombre et rétablir une lecture unique et cohérente des droits administratifs sur le marché le plus important du pays.
Un cap assumé : restaurer la confiance et les capacités d’action
Pour Pierre Matthieu Obame Étoughe, ces démarches ne relèvent pas d’un exercice bureaucratique, mais d’un choix de gouvernance. Les conclusions des commissions seront transmises aux autorités compétentes, avec l’ambition d’identifier de nouvelles ressources financières et opérationnelles pour renforcer l’action municipale.
« Nous voulons une administration transparente et respectueuse des règles », a rappelé le Maire. Au-delà de l’affichage, l’enjeu est double : rendre l’institution plus lisible pour les citoyens, et permettre à la Mairie de Libreville de redevenir un acteur pleinement fonctionnel, capable de planifier, d’investir et d’accompagner les dynamiques urbaines.
Dans une ville en pleine transformation, ces audits pourraient marquer une étape importante dans la reconstruction de la confiance entre l’administration municipale et les populations. Une démarche tournée vers l’avenir, où la rigueur n’exclut pas l’humain, mais en constitue l’un de ses fondements essentiels.













