La salle d’audience du Palais de Justice de Libreville a retrouvé, ce lundi, la solennité des grands rendez-vous de la République. Drapée dans la symbolique du droit et de la rigueur, elle a accueilli la cérémonie de rentrée judiciaire des Cours et Tribunaux pour l’année 2025-2026, placée sous le thème évocateur : « Le Magistrat et l’État de droit ».
Présidée par le Chef de l’État, Chef du Gouvernement et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, Brice Clotaire Oligui Nguema, cette cérémonie a marqué la première rentrée judiciaire sous l’ère de la 5ᵉ République. Elle a réuni l’ensemble du corps judiciaire, des membres du gouvernement, des représentants du corps diplomatique, ainsi que des invités venus du Sénégal et de la République Démocratique du Congo, témoignant de la vitalité de la coopération judiciaire régionale.
Un symbole fort de continuité institutionnelle
Au-delà du protocole, la présence du Chef de l’État traduit une constante : celle d’un engagement affirmé en faveur d’une justice indépendante et respectée.
Dans un contexte de refondation institutionnelle, la justice se veut le socle sur lequel se consolide la confiance entre l’État et les citoyens. C’est dans cet esprit que M. Alex Euv Moutsiangou a été officiellement installé à la tête de la Cour des Comptes, conformément à la loi organique du 17 septembre 1994. Sa nomination, entérinée le 12 septembre dernier par le Conseil Supérieur de la Magistrature, s’inscrit dans une logique de continuité et de rigueur au sein des institutions de contrôle.
Cette installation n’était pas qu’un moment de protocole : elle incarnait une volonté politique claire celle de donner à la justice financière les moyens de son indépendance et de son efficacité. Dans un État moderne, la Cour des Comptes demeure en effet un instrument de transparence, de redevabilité et de bonne gouvernance.
Des magistrats au cœur de l’État de droit
Le thème choisi pour cette rentrée judiciaire « Le Magistrat et l’État de droit » résonne comme un appel à la responsabilité. Dans une société en mutation, le magistrat est à la fois gardien du droit et acteur de la cohésion nationale.
Les travaux de cette rentrée ont permis de dresser le bilan de l’année écoulée et d’ouvrir des perspectives sur les réformes à venir. Au cœur des échanges : la qualité des décisions de justice, la réduction des délais de traitement des affaires et la nécessité d’un meilleur accès à la justice pour tous.
Le Chef de l’État, par sa présence, a voulu rappeler que la justice ne saurait être une abstraction institutionnelle. Elle doit être un service public vivant, incarné, au service de chaque citoyen. « Une justice de proximité, plus équitable, plus efficace et plus humaine » : tel est, en filigrane, le cap affiché par le président Oligui Nguema.
Un appareil judiciaire en modernisation
Après la cérémonie, le Chef de l’État a visité le chantier du futur Tribunal de première instance de Libreville et de la Maison de l’Avocat.
Ce complexe moderne, composé de trois bâtiments de type R+2, comptera 166 bureaux et plusieurs commodités : salles d’audience, salles de réunion, espaces de restauration, archives et blocs sanitaires.
Autant d’infrastructures pensées pour améliorer les conditions de travail des magistrats et offrir au justiciable un cadre d’accueil digne d’une justice du XXIᵉ siècle.
La 5ᵉ République et l’exigence de justice
Cette rentrée judiciaire a rappelé combien la 5ᵉ République place l’État de droit au cœur de son projet politique.
En associant symboliquement le magistrat à la stabilité institutionnelle, le Chef de l’État envoie un signal fort : celui d’une justice qui n’est pas un pouvoir isolé, mais une composante essentielle de la République, garante des libertés et de la confiance publique.
Dans le silence solennel du Palais de Justice, chacun a mesuré la portée de cet engagement : bâtir une justice gabonaise à la fois ferme dans ses principes et humaine dans ses pratiques une justice à la hauteur des aspirations d’un peuple en marche vers la modernité.
Justin Mbatchi













