Lundi 24 novembre 2025, Libreville a retrouvé l’un de ses lieux culturels les plus emblématiques. Après plus d’un an de travaux, l’Institut français du Gabon a officiellement rouvert ses portes au public, en présence des présidents Brice Clotaire Oligui Nguema et Emmanuel Macron, en visite officielle dans la capitale gabonaise. La scène, inhabituelle, de deux chefs d’État réunis dans un établissement culturel, a immédiatement donné à cette réouverture une portée symbolique forte : celle d’un nouveau souffle dans la coopération culturelle entre le Gabon et la France, mais aussi d’un renouveau espéré par tout le secteur artistique local.
Fermé durant quinze mois, l’Institut français du Gabon avait laissé derrière lui un vide réel. Pour de nombreux artistes, promoteurs, enseignants, étudiants et passionnés, l’IFG représentait bien plus qu’un bâtiment : un carrefour d’expression, un espace de rencontre, un outil de formation et un refuge créatif. Son absence avait pesé lourd sur la dynamique culturelle de Libreville, privant de nombreux acteurs d’un lieu adapté pour répéter, présenter leurs œuvres, organiser des spectacles ou mener des actions éducatives. Cette réouverture est donc vécue comme une délivrance par une communauté culturelle qui attendait de retrouver un espace qui lui appartient depuis des générations.
Les nouveaux locaux, modernisés, lumineux et techniquement renforcés, redonnent à l’Institut une allure contemporaine et plus en phase avec les exigences actuelles du spectacle vivant. Dès cette semaine, les activités reprennent : cinéma, concerts, spectacles, ateliers, conférences, expositions et réouverture de la médiathèque. Le programme de novembre et décembre, déjà affiché, témoigne d’une volonté claire de renouer rapidement avec un rythme culturel soutenu. La journée inaugurale a donné le ton avec des expositions de photos, des masques traditionnels, des performances de danse urbaine et une battle de hip-hop, saluée par les deux chefs d’État.
La prestation de danse urbaine, présentée spécialement pour la cérémonie, a mis en lumière le talent et la créativité de la jeunesse gabonaise, rappelant que la culture du pays se réinvente continuellement. Plusieurs artistes ont insisté sur l’importance de valoriser non seulement la modernité artistique, mais aussi la richesse des traditions locales, dans un pays où l’identité culturelle occupe une place essentielle.
Pour beaucoup d’acteurs culturels présents, cette réouverture n’est pas seulement un événement protocolaire : elle marque le début d’un nouveau chapitre. Ils espèrent désormais que l’Institut jouera un rôle encore plus actif dans l’accompagnement des artistes, la formation des jeunes, la mise en valeur du patrimoine national et la création de ponts durables entre le Gabon et le monde.
Ce lundi restera comme un moment charnière pour Libreville. En retrouvant l’Institut français du Gabon, la capitale retrouve aussi un souffle culturel qu’elle attendait depuis longtemps. Un lieu où l’art respire, où la jeunesse s’exprime et où les cultures se rencontrent à nouveau.













