Le 23 décembre 2025, à l’issue de la deuxième session du collège des Chefs d’État de la Confédération des États du Sahel (AES), le Capitaine Ibrahim Traoré, Président du Faso, a été officiellement désigné président de cette jeune mais stratégique entité régionale pour un mandat d’un an. À Bamako, en présence de ses homologues, il a reçu le flambeau des mains du Général Assimi Goïta, chef de l’État malien et premier président de l’AES.
Ce passage de relais, symbolique autant que fonctionnel, confirme la dynamique institutionnelle en cours au sein de l’AES, née d’une volonté commune des autorités de transition du Mali, du Burkina Faso et du Niger de renforcer leur souveraineté collective face aux défis sécuritaires, politiques et économiques qui minent la région. Dans un contexte marqué par la montée persistante des menaces terroristes, les ruptures diplomatiques avec certaines puissances occidentales et la quête d’une autonomie décisionnelle accrue, la Confédération s’impose progressivement comme un cadre de concertation incontournable.
Dans son allocution, le Capitaine Traoré a exprimé sa reconnaissance au Général Goïta pour les fondations posées lors de son mandat, tout en réaffirmant son engagement à poursuivre et amplifier cette trajectoire. Plus qu’un simple exercice protocolaire, sa prise de fonction s’inscrit dans une vision exigeante : faire de l’AES non seulement un outil de coordination militaire, mais un espace viable de coopération en matière de développement, de diplomatie et de gouvernance sécuritaire.
Son appel à l’engagement ne s’adresse pas uniquement aux armées. Il interpelle aussi les diplomates, les acteurs du développement et, surtout, les populations. Ce choix rhétorique est significatif : il place les citoyens au cœur du projet confédéral, reconnaissant que la légitimité de cette initiative repose autant sur l’efficacité opérationnelle que sur l’adhésion populaire.
À l’aube de 2026, la présidence burkinabè de l’AES sera scrutée avec attention. Elle devra concrétiser les promesses d’intégration régionale tout en répondant à l’urgence sécuritaire qui frappe quotidiennement les civils. Le Capitaine Traoré, qui incarne à la fois la continuité des régimes de transition et l’aspiration à une refondation stratégique du Sahel, hérite d’un mandat à la fois exigeant et historique. La crédibilité de l’AES et au-delà, celle d’un Sahel autonome et solidaire dépendra largement de sa capacité à transformer les déclarations en actions tangibles.













