La tenue de la troisième session ordinaire du Comité national financier (CNF), le 22 décembre 2025 à Libreville, intervient à un moment charnière pour l’économie gabonaise. Après une phase de stabilisation institutionnelle et de réajustement des politiques publiques, l’exercice 2026 apparaît comme une année de transition entre consolidation et projection stratégique à moyen terme.
Un contexte macroéconomique sous contrainte mais porteur d’opportunités
L’économie gabonaise évolue dans un environnement international marqué par la volatilité des prix des matières premières, le resserrement des conditions financières mondiales et une pression accrue sur les finances publiques des États. Pour un pays encore fortement dépendant des recettes extractives, ces facteurs renforcent la nécessité d’une gestion prudente, tout en accélérant la diversification économique.
Dans ce contexte, l’analyse conduite par le CNF traduit une volonté de lucidité. La maîtrise des équilibres macroéconomiques, la soutenabilité de la dette et la capacité de l’État à financer ses priorités sans fragiliser la stabilité budgétaire constituent les principaux axes de vigilance.
La discipline budgétaire comme socle de la relance
L’une des orientations majeures qui se dégage des travaux du Comité est le renforcement de la discipline budgétaire. L’objectif n’est pas seulement de contenir les déficits, mais de mieux orienter la dépense publique vers des investissements à fort impact économique et social. Cette logique marque un glissement progressif d’une dépense de fonctionnement vers une dépense plus productive.
La lutte contre la vie chère, placée au cœur du portefeuille du ministre d’État en charge de l’Économie et des Finances, s’inscrit également dans cette équation. Elle suppose une coordination étroite entre politique budgétaire, politique sectorielle et régulation des marchés, afin de préserver le pouvoir d’achat sans créer de déséquilibres inflationnistes durables.
Diversification et valorisation des ressources nationales
La présence du ministre des Mines et des Ressources géologiques souligne l’importance stratégique du secteur extractif dans la trajectoire économique du pays. Toutefois, l’enjeu pour 2026 n’est plus seulement l’exploitation des ressources, mais leur transformation locale et leur intégration dans des chaînes de valeur nationales et régionales.
La diversification économique apparaît ainsi comme un impératif structurel. Elle conditionne la résilience de l’économie face aux chocs externes et la création d’emplois durables. Les orientations du CNF laissent entrevoir une volonté de renforcer les secteurs productifs non pétroliers, tout en améliorant le climat des affaires et l’attractivité du pays pour les investisseurs.
Gouvernance économique et crédibilité de l’État
Au-delà des chiffres, les travaux du CNF traduisent une ambition plus large : restaurer la crédibilité de l’action économique publique. La vision portée par le Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, met l’accent sur une gouvernance fondée sur la transparence, la rigueur et l’anticipation.
Cette approche est déterminante pour la confiance des partenaires techniques et financiers, mais aussi pour celle des citoyens. L’enjeu pour 2026 sera de transformer les orientations stratégiques en résultats concrets, perceptibles dans le quotidien des populations.
2026, une année test pour la cohérence des réformes
En définitive, les orientations arrêtées par le Comité national financier dessinent une trajectoire prudente mais ambitieuse. L’année 2026 constituera un test de cohérence entre les objectifs affichés et la capacité de l’État à les mettre en œuvre efficacement.
La réussite dépendra de la constance des réformes, de la qualité de la coordination gouvernementale et de la capacité à concilier impératifs macroéconomiques et attentes sociales. À ce prix, l’économie gabonaise pourra s’engager durablement sur la voie d’une croissance plus inclusive, résiliente et tournée vers l’avenir.













