Libreville a accueilli ce lundi 24 novembre 2025 un moment diplomatique majeur, marqué par un tête-à-tête entre le président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema et son homologue français Emmanuel Macron, arrivé dans la capitale dans le cadre d’une visite officielle de deux jours. La rencontre, organisée au Palais Rénovation, a permis aux deux dirigeants de définir les nouveaux contours d’une coopération bilatérale fondée sur le respect mutuel, la souveraineté et des engagements concrets au service du développement national.
Dès les premières minutes de leur entretien, un ton clair s’est imposé : celui d’un partenariat rééquilibré. Le président Oligui Nguema a exposé les grandes lignes de sa vision de politique extérieure, articulée autour d’une coopération « gagnant-gagnant » dans laquelle chaque pays préserve ses intérêts, tout en travaillant à la construction d’initiatives structurantes pour les populations. Dans ce cadre, la France a réaffirmé son souhait d’accompagner le Gabon dans des secteurs clés tels que l’énergie, l’environnement, les infrastructures et la transformation industrielle.
Le moment fort de cette rencontre a été la signature d’un protocole d’accord entre l’État gabonais et l’Agence française de développement (AFD). Cet accord prévoit notamment un appui financier destiné à la modernisation et à la sécurisation du chemin de fer transgabonais, un outil stratégique pour l’industrialisation du pays. Par sa position centrale dans le transport des ressources naturelles, le rail demeure une pièce maîtresse de la vision économique du gouvernement, qui souhaite mettre fin au modèle d’exportation brute pour privilégier la transformation locale, créatrice d’emplois et de valeur ajoutée.
Le président Oligui Nguema a insisté sur la nécessité pour les entreprises françaises opérant au Gabon d’être « exemplaires », rappelant les engagements pris par Paris lors d’une adresse d’Emmanuel Macron à Dakar. Concernant la filière manganèse, il a exprimé l’attente du gouvernement que le groupe Eramet respecte ses obligations en matière de transformation locale, un axe fondamental dans la stratégie industrielle de la République Gabonaise.
De son côté, Emmanuel Macron a salué les réformes économiques et structurelles engagées par les nouvelles autorités gabonaises, assurant que la France soutiendra les initiatives qui visent à renforcer la souveraineté économique et les capacités nationales. Il a également réaffirmé sa volonté de promouvoir un partenariat modernisé, « respectueux et équilibré », ancré dans des objectifs concrets et transparents.
La coopération militaire a aussi été évoquée, avec la volonté commune de renforcer la formation des forces gabonaises et d’appuyer la montée en puissance des écoles nationales à vocation régionale. La création d’une Académie nationale de protection environnementale, chargée notamment de lutter contre l’orpaillage et le braconnage illégal, s’inscrit dans cette dynamique.
Cette rencontre au sommet marque donc un tournant diplomatique : celui d’un partenariat relancé sur des bases nouvelles, où le Gabon assume pleinement sa souveraineté et se projette vers une industrialisation maîtrisée.













