00:00:00
Chargement...
--°C
Libreville, Gabon
Chargement...

Sommet UE-UA à Luanda : l’Afrique réclame siège permanent et pleine voix globale

Partager :

Luanda (Angola) – L’ouverture du 7ᵉ sommet African Union-European Union (UE-UA), lundi 24 novembre 2025, marque un moment charnière dans les relations entre l’Afrique et l’Europe. Sous le thème « Promoting Peace and Prosperity through Effective Multilateralism », les dirigeants africains ont saisi l’occasion pour formuler des demandes fortes : une représentation équitable dans les institutions internationales et un rôle accru dans la réforme des systèmes financiers mondiaux.

S’exprimant en ouverture, Mahmoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’UA, a insisté sur l’urgence de redéfinir les « rapports de force » entre pays développés et pays africains. « Nous demandons notre siège au Conseil de sécurité », a-t-il déclaré, évoquant le consensus d’Ezulwini et la nécessité d’une réforme institutionnelle globale.

De leur côté, les représentants de l’UE, dont Ursula von der Leyen et António Costa, ont réaffirmé leur volonté de renforcer les partenariats avec l’Afrique, mais ont émis des réserves quant à une « carte blanche » donnée aux pays africains sans engagement concret en retour. « Dans une économie mondialisée de plus en plus conflictuelle, l’Afrique et l’Europe ont plus que jamais besoin l’une de l’autre », a résumé von der Leyen lors de son allocution.

Un des sujets majeurs du sommet porte sur la dette et le financement du développement. Le président angolais et président en exercice de l’UA, João Lourenço, a demandé « des outils de restructuration plus équitables » pour soutenir les économies africaines, souvent fragilisées par des niveaux d’endettement élevés.

Pour le Gabon et ses partenaires africains, l’enjeu est double : d’une part, bénéficier d’un repositionnement diplomatique majeur de l’Afrique sur la scène globale ; d’autre part, tirer parti des accords de coopération avec l’Europe dans les domaines de l’industrie, des infrastructures, de la transition numérique, et de l’énergie verte. Libreville observe de près : un renforcement de la place gabonaise dans les chaînes de valeur européennes représente une opportunité stratégique.

Cependant, les défis restent tangibles. Plusieurs ministres africains présents ont souligné que des conversations bien entamées répètent parfois les mêmes effets d’annonce sans traduction rapide en actions. L’infrastructure nécessaire au suivi des partenariats, la transparence des financements et la co-programmation des projets restent à consolider pour que ce sommet ne soit pas perçu comme un simple rituel diplomatique.

En conclusion, le sommet UE-UA de Luanda offre une fenêtre d’opportunité pour l’Afrique – et pour le Gabon – de passer de la position d’observateur à celle d’acteur. Le succès dépendra désormais de la capacité des gouvernements africains à traduire en projets concrets les ambitions partagées, et de l’Europe à accepter une coopération fondée sur l’égalité réelle.

À LIRE AUSSI

DERNIÈRES ACTUALITÉS

LES RUBRIQUES

VOTRE PUBLICITÉ ICI

Boostez votre visibilité

Touchez une audience engagée au Gabon et dans la diaspora en plaçant vos bannières sur Gabon Quotidien.

Contactez notre régie

LES PLUS LUS